Ce qui / Ce qu’il se passe

Comme le professeur Boghos travaille moins, il va en profiter pour faire des leçons plus compliquées.

Prenons aujourd’hui le cas de la très fréquente confusion entre « ce qui » et « ce qu’il ».

Dans certains cas, on ne sait pas bien quelle forme choisir, par exemple quand on écrit « J’explique ce qui s’est passé » ou « J’explique ce qu’il s’est passé ». Dans la première phrase, « qui » est le sujet du verbe « se passer », construit personnellement. Dans le second cas, le verbe « se passer » est utiliser en forme impersonnel cette fois, le « il » étant le sujet « apparent » et qui ne désigne rien de précis.

D’un point de vue sémantique, les deux constructions veulent dire exactement la même chose. Et à l’oral, on ne fera d’ailleurs même pas la différence généralement. Et au final, la règle est assez simple : les deux cas sont interchangeables, aucune préférence pour l’un ou l’autre. D’ailleurs, c’est vrai pour tous les verbes qui peuvent prendre les deux formes (personnelle et impersonnelle) : advenir, arriver, convenir, pouvoir, prendre, résulter, se passer, etc…

Il existe quelques verbes à distinguer.

Falloir

Étant donné que falloir est un verbe exclusivement impersonnel (il ne se conjugue qu’avec la troisième personne du singulier), on ne peut avoir que la forme « ce qu’il faut ».

Plaire

Là, c’est une question de sens. « Fais ce qu’il te plaît » signifie « fais ce que tu as envie de faire » tandis que « fais ce qui te plaît » signifie plutôt « fais ce qui te fais plaisir ». La nuance est fine, mais existe.

Rester

« Savez-vous ce qui vous reste à faire ? » ou « Savez-vous ce qu’il vous reste à faire ? ». Là, apparemment, les spécialistes ne sont pas d’accord. Si la plupart considère qu’on peut choisir la forme que l’on veut, certains préfèrent la formule « ce qui reste » à une formule plus littéraire que serait « ce qu’il reste ».

Au final, on peut quand même choisir la forme que l’on veut, à l’exception des verbes plaire et falloir.

Bon week-end !