En ce dimanche de quasi automne (saison que j’apprécie particulièrement), j’ouvre une nouvelle rubrique dédiée à des petits aperçus de ma vie, des petites tranches de vie. Rien d’extraordinaire, du banal, du drôle, un peu de moi en quelques mots. Autant profiter du fait que je sache tourner les mots pour raconter et romancer quelques instants de ma vie.

J’aurais pu vous raconter la naissance de mes enfants ou l’ange gardien qui m’a sauvé deux fois la vie (ça viendra 😉 ), mais je vais commencer par un truc tout bête : une de mes pires hontes. Bien plus marrant.

 

Alors contextualisons : à peine vingt ans, en école d’ingé, il ne fait pas très beau, il pleut même, le carrelage à l’extérieur est trempé (c’est important pour la suite). Je sors de la résidence étudiante, les mains dans les poches, l’air béat comme je sais si bien le faire. À peine ai-je fait trois mètres dehors que je repère dans mon angle droit une des jolies (et rares) étudiantes qui séjournent ici. Galant, prévenant, je me dis que je vais lui retenir la porte. Il me suffit de me retourner, de faire un pas et d’allonger le bras. Du moins, ça c’était ce que j’avais prévu dans ma tête. La pluie s’en est mêlée (vous vous souvenez, il pleut). Le carrelage est glissant. Mon pied, donc, glisse. Doucement, mais sûrement, je chois. J’essaie, par la grâce de mes réflexes et de mes mollets, de résister à cette chute, mais elle est implacable. Si bien qu’au lieu de tomber comme une masse, j’oscille entre la crêpe et la pâte à tartiner qu’on étale dessus. Ma chute ressemble un peu à ça, une bonne crêpe au chocolat. Je m’étale de tout mon long devant l’air ahuri des étudiants de l’autre côté des vitres.

Mais victoire, j’ai atteint la porte avant qu’elle ne se referme, je la tiens donc ouverte pour la demoiselle qui me regarde mi-amusée, mi-gênée. Je lui souris bêtement depuis le sol où je m’étends.

Galant, mais gênant.